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Films

L'amour et les forêts, séance du 28 juillet 2023 à 20 h 30

1h07 - 2023 - Comédie
Écrit et réalisé par Quentin Dupieux
Avec Raphaël Quenard, Blanche Gardin, Pio Marmaï

En pleine représentation de la pièce « Le Cocu », un très mauvais boulevard, Yannick se lève et interrompt le spectacle pour reprendre la soirée en main...

L'info en plus : C’est en juin 2023, soit quelques semaines seulement avant sa sortie, que Yannick a été présenté par Quentin Dupieux sur les réseaux sociaux. Ce long-métrage a été tourné en secret en six jours. Le réalisateur confie : “je voulais faire autrement, en dehors des rails classiques de production. Je fais un film par an, avec une préparation sur plusieurs mois et une forme de confort. Là, j’avais envie de revenir à mes premières amours, c’est-à-dire au film impossible. J’ai toujours au fond de moi ce truc qui brûle, ce goût du film qui ne devrait pas exister. Yannick est comme une sortie de route dans ma filmographie, c’est un objet à part.” Par ailleurs, il a fait le choix de tourner ce film en secret car il préparait en parallèle Daaaaaali ! et ne voulait pas effrayer les partenaires financiers. C’est après la projection de Fumer fait tousser au Festival de Cannes que Quentin Dupieux a eu l’idée de Yannick, comme il le raconte au site Trois Couleurs : “Quand on est le créateur d’un film, le plaisir se dilue au fur et à mesure des visionnages. Et si cette projection cannoise était un super moment avec toute la distribution, moi, je m’ennuyais profondément, car je connaissais le film par cœur.” Cependant, lors du sketch dans lequel Blanche Gardin et Raphaël Quenard (Chien de la Casse) apparaissent, le réalisateur a senti “un truc spécial” et a eu envie d’écrire pour le comédien. “Je lui ai proposé de faire un film ensemble, un truc gratuit, entre nous. J’ai écrit le scénario assez vite dans la foulée. Blanche Gardin et Pio Marmaï ont rejoint le projet, et on a tourné très vite.”

Les algues vertes, séance du 29 septembre 2023 à 20 h 30

1h47 - 2023 - Drame - Thriller
Réalisé par Pierre Jolivet
Écrit par Pierre Jolivet, Inès Léraud
Avec Céline Sallette, Nina Meurisse, Julie Ferrier

À la suite de morts suspectes, Inès Léraud, jeune journaliste, décide de s’installer en Bretagne pour enquêter sur le phénomène des algues vertes. À travers ses rencontres, elle découvre la fabrique du silence qui entoure ce désastre écologique et social. Face aux pressions, parviendra-t-elle à faire triompher la vérité ?

L'info en plus : Le film de Pierre Jolivet est adapté de la bande dessinée d’Inès Léraud et Pierre Van Hove, Algues vertes, l’histoire interdite, elle-même tirée de l’enquête menée par Inès Léraud sur le scandale des algues vertes (succès en librairie). Le réalisateur se rappelle : “À la lecture, ça m’a tout de suite plu : le propos est très puissant, l’enquête pointe beaucoup d’éléments, j’ai découvert à quel point il régnait une omerta incroyable derrière cet enjeu de santé publique. Un bon ingrédient pour imaginer un film de cinéma qui reposerait sur deux axes : l’aventure personnelle d’Inès et la découverte hallucinante de cette omerta. [...] Dans la propre histoire d’Inès, il y a un vrai tournant au moment du décès du joggeur que l’on retrouve mort dans une vasière remplie d’algues vertes, dans la baie de Saint-Brieuc. À ce moment-là, son travail prend une autre dimension, elle tente de devenir lanceuse d’alerte sur une affaire en cours.” La journaliste Inès Léraud s’intéresse en effet à la santé et à l’environnement depuis la maladie de sa mère contaminée par des métaux lourds, dont le mercure contenu dans ses plombages dentaires. Elle a réalisé des reportages pour France Culture et pour Interception sur France Inter. Elle s’intéresse depuis 2014 aux algues vertes. Elle est arrivée à ce sujet via son enquête sur une grosse coopérative agricole : “J’ai écouté des agriculteurs qui avaient très peur de me parler d’une contamination par des insecticides. Cela a déclenché mon envie de m’installer sur place pour nouer des rapports de confiance avec eux et mieux comprendre leurs rapports avec la grande industrie et leur domination par le système agro-industriel. À l’époque, je pars sur place sans aucun média, car personne ne veut me prendre d’enquête sur le sujet. On me dit que ce n’est pas sexy, que c’est trop technique, que c’est anxiogène... Mais une fois sur place, Sonia Kronlund de l’émission Les pieds sur terre me rappelle...”.



L'amour et les forêts, séance du 28 juillet 2023 à 20 h 30

1h45 - 2023 - Thriller
Réalisé par Valérie Donzelli
Écrit par Valérie Donzelli, Audrey Diwan
Avec Virginie Efira, Melvil Poupaud, Dominique Reymond

Quand Blanche croise le chemin de Grégoire, elle pense rencontrer celui qu’elle cherche. Les liens qui les unissent se tissent rapidement et leur histoire se construit dans l’emportement...

L'info en plus : L’Amour et les forêts est adapté du roman du même nom d’Éric Reinhardt, que Valérie Donzelli a lu pendant le tournage de Marguerite et Julien (2015). La réalisatrice y a trouvé d’immédiates résonances personnelles, comme cette disposition que l’on a à ne pas complètement exprimer ce que l’on ressent par peur de ne pas être aimé. “Mais adapter ce roman me semblait difficile et j’ai repoussé l’idée, sans l’oublier.” raconte-t-elle. Si les scénarios écrits par la réalisatrice sont souvent “un peu relâchés” selon ses propres termes, celui-ci est au contraire très ténu car Valérie Donzelli voulait faire un film à la fois très mental et très incarné. “Je l’ai écrit avec Audrey Diwan [réalisatrice du film L’événement] qui est une formidable partenaire pour moi, avec une maîtrise très forte de l’écriture. On dit qu’on fait un film contre son scénario, c’est vrai de tous mes films et plus que jamais de celui-là... Notre scénario était fort, c’était une base très solide, il fallait donc danser et lutter avec et contre lui. Je l’ai “déchiré”, malmené, surtout au montage où, parce que je sentais qu’il fallait donner un tour plus mental au film, j’ai travaillé sur l’ellipse et arraché des morceaux du récit. Comme “Nous ne vieillirons pas ensemble” de Pialat, qui est construit sur des ellipses. Une ellipse, ça nous prend toujours de vitesse, on rattrape les choses après coup et ça nous éloigne du film à sujet.» explique-t-elle.

Le principal, séance du 30 juin 2023 à 20 h 30

PROJECTION ANNULÉE

1h22 - 2023 - Drame
Réalisé par Chad Chenouga
Écrit par Chad Chenouga, Christine Paillard
Avec Roschdy Zem, Yolande Moreau, Marina Hands

Sabri Lahlali, Principal adjoint d’un collège de quartier, est prêt à tout pour que son fils, sur le point de passer le brevet, ait le dossier scolaire idéal. Mais il ne sait pas jusqu’où son entreprise va le mener...

L'info en plus : Chad Chenouga avait présenté son film précédent, De toutes nos forces, dans un ciné-club où le public était constitué en grande partie d’enseignants. Parmi eux, deux profs d’histoire ont raconté au réalisateur qu’ils avaient travaillé sous les ordres d’un principal adjoint atypique qui avait trahi sa fonction. Pour le Principal, Chad Chenouga s’est inspiré de lui-même et de son frère. Il précise : “Cette relation avec mon frère a beaucoup apporté au personnage. J’ai dit à mon frère que ce Saïd était à la fois lui et pas lui, mais dans le fond, c’est beaucoup lui.” Un des grands sujets du Principal est le mensonge. Dans 17, rue Bleue, le premier film de Chad Chenouga, le metteur en scène évoquait aussi un mensonge : le fait que sa mère avait eu un amant sans être mariée, en Algérie. Avec Le principal, Chad Chenouga retrouve Yolande Moreau, qui était dans De toutes mes forces. Le réalisateur confie : “Dans celui-ci, elle occupe une place singulière, à la fois maternelle et romanesque. Elle est la principale du collège, elle est un déclencheur de vérité aussi...”



PROJECTION ANNULÉE

De grandes espérances, séance du 16 juin 2023 à 20 h 30

1h45 - 2023 - Drame Réalisé par Sylvain Desclous
Écrit par Sylvain Desclous, Pierre Erwan Guillaume
Avec Rebecca Marder, Benjamin Lavernhe, Emmanuelle Bercot

Madeleine, brillante et idéaliste jeune femme issue d’un milieu modeste, prépare l’oral de l’ENA dans la maison de vacances d’Antoine, en Corse. Un matin, sur une petite route déserte, le couple se trouve impliqué dans une altercation qui tourne au drame...

Le point de vue : Sylvain Desclous signe ici un drame politique sur une héroïne politique qui porte en elle la volonté et l’ambition de changer le monde. Il refusait d’en faire une sainte ou une arriviste, et voulait la montrer dans toute sa complexité et son ambiguïté. “Le film peut être aussi vu comme la naissance d’une femme politique, et pourquoi pas d’une prochaine présidente”, affirme le cinéaste. Il ajoute : “J’ai eu comme objectif, dans toute la démarche de fabrication du film, de toucher, de bousculer, tout en proposant un récit qui rejoigne des thématiques qui me semblent centrales : quelle place occupe-t-on dans la société ? Comment en changer ? Quels espoirs peut-on placer dans ce déplacement ? Comment composer avec son milieu social d’origine ? Comment avancer sans se renier ?”. Le film pose le conflit moral suivant : la fin justifie-t-elle les moyens ? “Pendant toute l’écriture, une question me trottait dans la tête, comme un mantra : peut-on changer le monde si on a les mains sales ? Est-ce que le combat de Greta Thunberg se trouverait discrédité ou disqualifié si on découvrait quelque chose d’horrible sur elle ? Pour moi, non. Je considère qu’en matière politique, la justesse d’une cause justifie les moyens mis en œuvre pour que celle-ci triomphe”, explique encore le réalisateur.

Les pires, séance du 26 mai 2023 à 20 h 30

1h57 - 2023 - Drame
Réalisé par Mathias Gokalp
Écrit par Mathias Gokalp, Nadine Lamari
Avec Swann Arlaud, Mélanie Thierry, Denis Podalydès

Quelques mois après mai 68, Robert, normalien et militant d’extrême-gauche, décide de se faire embaucher chez Citroën en tant que travailleur à la chaîne. Comme d’autres de ses camarades, il veut s’infiltrer en usine pour raviver le feu révolutionnaire, mais la majorité des ouvriers ne veut plus entendre parler de politique. Quand Citroën décide de se rembourser des accords de Grenelle en exigeant des ouvriers qu’ils travaillent 3 heures supplémentaires par semaine à titre gracieux, Robert et quelques autres entrevoient alors la possibilité d’un mouvement social.

L'info en plus : Les “Établis” sont des étudiants qui, à partir de 1967, “s’établissaient” (se faisaient embaucher) dans les usines ou les docks, afin de mieux connaître le milieu ouvrier, avec pour objectif de prendre part aux luttes sociales. Le film de Mathias Gokalp est adapté du roman L’Établi de Robert Linhart, paru en 1978. Militant communiste, le jeune homme se fait engager dans l’usine Citroën de la porte de Choisy à Paris, en 1968, à 24 ans. Il passe ainsi une année comme ouvrier dans cet établissement où il travaille à la chaîne, subissant, au même titre que ses collègues, à la fois des conditions de travail inhumaines, mais aussi les méthodes de surveillance et de répression des supérieurs. Robert Linhart décrit également d’autres sujets inhérents à cet univers, comme la lobotomisation des salariés, le racisme et bien sûr l’inévitable grève. L’Établi est ainsi un portrait du monde ouvrier français de la fin des années 1960 vu de l’intérieur. Pour reconstituer la chaîne de fabrication de 2CV, Mathias Gokalp et son équipe se sont installés dans les friches Michelin, à Clermont-Ferrand : “On a rempli des grands hangars avec les outillages d’usine en cessation d’activité de la région. Concernant les 2cv, nous avons travaillé avec des véhicules de collection qui ont été entièrement démontés pour être réassemblés sur la chaîne dans le film.”

Mon crime, séance du 5 mai 2023 à 20 h 30

1h42 - 2023 - Comédie dramatique
Écrit et réalisé par François Ozon
Avec Nadia Tereszkiewicz, Rebecca Marder, Isabelle Huppert

Dans les années 30 à Paris, Madeleine Verdier, jeune et jolie actrice sans le sou et sans talent, est accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Aidée de sa meilleure amie Pauline, jeune avocate au chômage, elle est acquittée pour légitime défense. Commence alors une nouvelle vie, faite de gloire et de succès, jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour...

Le point de vue : “Le cinéma parlant m’est toujours apparu comme l’art du mensonge par excellence, et depuis longtemps, je souhaitais raconter une histoire autour d’un faux coupable ou d’une fausse coupable”, explique François Ozon. En découvrant Mon Crime, une pièce de théâtre de 1934 de Georges Berr et Louis Verneuil, le réalisateur français a trouvé l’occasion de se confronter à ce thème. Son film est une adaptation libre de la pièce : il en a conservé le contexte historique et politique tout en évoquant des préoccupations contemporaines autour des rapports de pouvoir, d’emprise dans les relations hommes/femmes. Il a cherché à faire une reconstitution stylisée des années 30 dont le matériau, “de premier abord, pouvait apparaître dépassé, pour en faire ressortir toute la modernité, sur un rythme tout aussi actuel, vif et joyeux”. François Ozon a ressenti le besoin de faire un film fantaisiste et léger, qui nous permette d’échapper aux difficultés du présent : “D’où mon désir de retrouver l’esprit de la screwball comedy, avec des dialogues à la mitraillette et des situations cocasses et incongrues où les protagonistes inventent des astuces pour se tirer de situations dramatiques. Il m’a semblé que c’était le genre idéal pour raconter cette histoire, avec un ton de farce tendre, ironique, jouant sur l’absurde, tout en assumant une part de théâtralité.”

Les pires, séance du 07 avril 2023 à 20 h 30

1h39 – 2023 - Drame
Ecrit et réalisé par Lise Akoka, Romane Gueret
Avec Mallory Wanecque, Timéo Mahaut, Johan Heldenbergh

Un tournage va avoir lieu cité Picasso, à Boulogne-Sur-Mer, dans le nord de la France. Lors du casting, quatre ados, Lily, Ryan, Maylis et Jessy sont choisis pour jouer dans le film. Dans le quartier, tout le monde s’étonne : pourquoi n’avoir pris que « les pires » ?

L'info en plus : Les Pires est la prolongation de Chasse Royale, le court-métrage réalisé par Lise Akoka et Romane Gueret en 2016. Ce dernier se concentrait sur le moment du casting, tandis que le long raconte aussi le tournage qui en découle. Les deux réalisatrices sont entrées dans le monde du cinéma notamment par le biais du casting sauvage, en travaillant sur des films en tant que directrices de casting et coachs d’enfants, avant de réaliser Chasse Royale, qui s’inspirait de leurs expériences. Pour préparer Les Pires, elles sont retournées dans le nord de la France, « avec l’envie de continuer à faire dialoguer deux milieux que tout semble opposer a priori : celui des enfants d’un quartier populaire et celui des adultes du cinéma. Mais à la base de ces deux films, il y a surtout notre passion commune pour le monde de l’enfance, avec une sensibilité particulière pour les enfances accidentées qui fait écho à des préoccupations intimes pour chacune d’entre nous.»

Youssef Salem a du succès, séance du 24 mars 2023 à 20 h 30

1h37 - 2022 - Comédie dramatique
Réalisé par Baya Kasmi
Écrit par Baya Kasmi, Michel Leclerc
Avec Ramzy Bedia, Noémie Lvovsky, Abbes Zahmani

Youssef Salem, 45 ans, a toujours réussi à rater sa carrière d’écrivain. Mais les ennuis commencent lorsque son nouveau roman rencontre le succès car Youssef n’a pas pu s’empêcher de s’inspirer des siens, pour le meilleur, et surtout pour le pire. Il doit maintenant éviter à tout prix que son livre ne tombe entre les mains de sa famille...

L'info en plus : Avec ce film, la réalisatrice Baya Kasmi voulait soulever les questions suivantes : « Est-ce qu’en France l’arabe a droit au romanesque ? Est-ce qu’il a droit à la tragédie, à une dimension mythique ou universelle, en dehors de son appartenance sociale ou religieuse ? » Au sujet de l’acteur, la metteuse en scène affirme : « Je voulais écrire un rôle à la mesure de sa grâce burlesque, de sa profondeur, de son charisme. Ramzy est un grand acteur, toute la comédie tient sur la sincérité de sa partition dans le film. » Comme pour son précédent long métrage Je suis à vous tout de suite, Baya Kasmi a collaboré à l’écriture avec son compagnon Michel Leclerc (Le nom des gens, la lutte des classes...). « C’était vraiment un processus ludique et jubilatoire, dans la lignée de nos précédentes écritures communes mais avec une légèreté nouvelle, qui nous a donné une liberté totale de récit. Rien n’est vrai mais en même temps tout l’est. »

Le tourbillon de la vie, séance du 03 mars 2023 à 20 h 30

2h01 – 2022 - Drame
Réalisé par Olivier Treiner
Ecrit par Olivier Treiner, Camille Treiner
Avec Lou de Laâge, Raphaël Personnaz, Isabelle Carré

Les grands tournants de notre existence sont parfois dus à de petits hasards. Si Julia n’avait pas fait tomber son livre ce jour-là, aurait-elle croisé Paul ? Ou sa vie aurait-elle pris une toute autre direction ? Nos vies sont faites d’infinies possibilités...

Le point de vue : Côté références, Olivier Treiner cite les œuvres de Paul Thomas Anderson, mais aussi Les Noces rebelles de Sam Mendes et Les Choses de la vie de Claude Sautet. Le cinéaste confie : « Dans cette ambition d’être exigeant dans la narration et la réalisation, dans cette idée de montrer un souffle romanesque et la puissance des sentiments tout en restant intime, j’avais aussi en tête des films comme Benjamin Button ou The Hours. Mais pour le côté comédie romantique du début, cette rencontre, à la librairie, a ainsi quelque chose de Coup de foudre à Notting Hill. » La comédienne Lou de Laâge s’est immédiatement imposée pour incarner les différentes Julia du film « c’est une actrice caméléon : elle a une faculté assez miraculeuse de ne pas toujours se ressembler et de pouvoir jouer à la fois la douceur et la violence, elle peut incarner la jeunesse mais elle a aussi une voix grave magnifique qui lui permet de jouer la maturité.»

Annie colère, séance du 10 février 2023 à 20 h 30

2h - 2022 - Drame
Réalisé par Blandine Lenoir
Écrit par Blandine Lenoir, Axelle Ropert
Avec Laure Calamy, Zita Hanrot, India Hair

Février 1974. Parce qu’elle se retrouve enceinte accidentellement, Annie, ouvrière et mère de deux enfants, rencontre le MLAC - Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception qui pratique les avortements illégaux aux yeux de tous. Accueillie par ce mouvement unique, fondé sur l’aide concrète aux femmes et le partage des savoirs, elle va trouver dans la bataille pour l’adoption de la loi sur l’avortement un nouveau sens à sa vie.

L’info en plus : Blandine Lenoir souhaitait mettre en avant l’histoire du MLAC*, dont elle n’a elle-même découvert l’existence qu’il y a une dizaine d’années. «Le MLAC a contribué de manière décisive au changement de la loi sur l’avortement, mais il a été invisibilisé. On apprend le roman national avec les « grands hommes », en l’occurrence ici une « grande femme » : tout le monde connaît le combat héroïque de Simone Veil, mais on a oublié les militant·e·s qui ont poussé Giscard d’Estaing à modifier la loi.» *Cet acronyme désigne le Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception. Il a été fondé en 1973 par des médecins militant.es et des féministes, en réaction aux centaines de décès provoqués par des avortements clandestins. À cette époque, les principales méthodes de contraception restaient le retrait et Ogino (période d’abstinence sexuelle pendant la période de fécondité de la femme). Le MLAC réclamait la diffusion d’une information sexuelle, la liberté de la contraception et de l’avortement. Allant à l’encontre de la loi, les bénévoles ont pratiqué pendant près de 18 mois à travers la France des avortements grâce à la méthode Karman, qui consiste à aspirer le contenu de l’utérus à l’aide d’une canule. L’association organisait aussi des voyages pour avorter à l’étranger pour celles qui avaient dépassé 8 semaines de grossesse. Face à l’ampleur du mouvement, le gouvernement n’a eu d’autre choix que de faire voter la loi pour la légalisation de l’avortement en 1975.

Close, séance du 20 janvier 2023 à 20 h 30

1h44 - 2022 - Drame
Réalisé par Lukas Dhont
Écrit par Lukas Dhont, Angelo Tijssens
Avec Eden Dambrine, Gustav De Waele, Emilie Dequenne

Léo et Rémi, 13 ans, sont amis depuis toujours. Jusqu’à ce qu’un événement impensable les sépare. Léo se rapproche alors de Sophie, la mère de Rémi, pour essayer de comprendre...

L’info en plus : Close est le deuxième long-métrage de Lukas Dhont, qui s’est fait remarquer avec Girl en 2018 (diffusé à Ciné Parc). Salué par la critique, le film avait obtenu la Caméra d’Or et le Prix d’interprétation Un Certain Regard au Festival de Cannes et avait été nommé aux Golden Globes. À l’instar de Girl, Lukas Dhont cherche à aborder dans son cinéma “des choses qui m’ont perturbé pendant l’enfance ou ma jeune adolescence.” Il a voulu continuer à explorer le thème de l’identité en conflit avec le regard des autres. Le film évoque ainsi une intimité rompue et le sentiment de responsabilité ou de culpabilité qui peut en découler. “Je mesure encore aujourd’hui à quel point les périodes, au primaire ou au secondaire, ont été très douloureuses pour moi, sans vouloir être dramatique. J’ai donc essayé de retranscrire ce sentiment pour dire quelque chose de ce monde, avec ma propre perspective” complète le réalisateur.

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